I contributi dei visitatori Enrico Minardi - La conception de la langue po?tique chez Pasolini Troisi?me chapitre Pour une linguistique ?sensuelle?
Comme ? l??poque de la pol?mique classicisme-romantisme au d?but du XIX?me si?cle, elles repr?sentent en effet la garantie indispensable gr?ce ? laquelle le dialecte acc?de d?finitivement ? la sph?re de la litt?rature "majeure". C?est pourquoi Pasolini est tr?s pol?mique ? l?encontre de ceux qu?il nomme "traduttori dialettali".? Ces derniers se mantiennent, en effet, au plan du folklore, sans s??lever ? celui de la culture. La traduction dialectale de textes compos?s dans une langue "majeure" n?est pas, pour eux, une translation d?une langue ? une autre, mais une sorte de divertissement, duquel la dignit? litt?raire du dialecte est ? priori exclue. Quand Pasolini pr?sente les traductions des po?mes italiens et ?trangers, faites par les membres de l?Academiuta, il affirme alors que: "Ma si pensi all?umiliazione inferta al friulano dai traduttori, battezziamoli pure a questo modo, zoruttiani, ossia dialettali. Essi danno al testo tradotto (i Paralipomeni, la Divina Commedia ecc.) una nuova natura, tutto il cromatismo, il descrittivismo e l?implacabile buon umore del dialetto, riuscendo cos? ad una (voluta, ? vero) deformazione o ripetizione caricaturale del testo." (1)Le rapport entre langue et dialecte n?est donc pas envisageable d?un point de vue hi?rarchique. La langue ne domine pas forc?ment le dialecte, lorsqu?elle le rel?gue ainsi ? repr?senter la partie retardataire et conservatrice de la culture. D?apr?s la conception de Pasolini, le dialecte est plut?t l?expression linguistique d?une culture mineure, c?est-?-dire diff?rente, mais qui n?est pas pour autant d?pourvue de son autonomie: "[? ] non si tratterebbe (e qui si innesta la nostra polemica anti-zoruttiana e anti-vernacola) di ridurre, ma di tradurre ; cio? non si tratterebbe di trasferire la materia da un piano superiore (la lingua) a un piano inferiore (il friulano), ma di trasporla da un piano all?altro di parit? di livello." (2)Par cons?quent, la traduction ne doit pas abaisser le niveau litt?raire du texte, mais le recr?er du point de vue du style dans une dimension litt?raire autre, qui ne peut qu??tre inspir?e par l?exemple po?tique de Pascoli. Pascoli est en effet, comme on a vu, l?auteur qui (bien que d?une mani?re discontinue et maladroite) est arriv? ? fonder une parole po?tique en s?appuyant sur des caract?res anti-classiques et "mineurs". Pasolini affirme, ? ce propos, que la traduction doit priver le texte "della sua pienezza letteraria, del suo timbro di grande lingua, e lo renda alle acerbit? e alle grazie di una lingua minore ma non mai dialetto." (3)
Dans l?essai "Sulla poesia dialettale", publi? en 1947 dans Poesia (4), Pasolini n?ajoute rien ? ce qu?on conna?t d?j? de sa r?flexion sur la langue litt?raire (5), except? une importante remarque qui concerne les rapports entre litt?rature dialectale et litt?rature majeure. C?est comme s?il ne faisait d?finitivement plus preuve de prudence quant ? exprimer son point de vue sur le romantisme italien, une opinion que, faute de courage, il n?avait peut-?tre pas su jusqu?? ce moment-l? expliciter. Les probl?mes soulev?s lors de la r?daction de son m?moire de ma?trise semblaient en effet attendre une r?solution plus radicale et exacte par rapport ? celle que Pasolini leur avait attribu? dans son m?moire sur Pascoli. Il me semble que cette fois Pasolini s?achemine vers leur r?solution surtout lorsqu?il affirme qu?il est n?cessaire de consid?rer la litt?rature dialectale du XIX?me si?cle comme ?tant le moment le plus authentique et fort du romantisme italien. La conviction de Pasolini est d?termin?e par la correspondance entre les qualit?s naturelles des dialectes, dont " l?italiano notoriamente scarseggia, cio? l?immediatezza, l?acerbit?, l?ingenuit?" (6), d?un c?t?, et l?" idea romantica dell?ingenuo, del popolare e dell?astratto" (7), de l?autre.? Pasolini peut ainsi conclure son ?crit avec une affirmation qui, s?v?rement jug?e par Mario Sansone (8), me semble cependant absolument r?volutionnaire, parce qu?elle l?gitime le plurilinguisme latent de la tradition litt?raire italienne. Cette affirmation reprend d?ailleurs, pour la radicaliser, une opinion d?j? exprim?e par Pasolini dans son m?moire de ma?trise lorsque celui-ci confrontait la langue de Pascoli ? celle de Di Giacomo et des autres dialectaux du XIX?me si?cle. J?ai d?j? soulign? que Pasolini ?tait probablement ici redevable de l?analyse faite par L. Russo dans un livre concernant Abba et Di Giacomo. Pasolini soutient dans son ?crit la sup?riorit? des po?tes dialectaux sur les po?tes ayant ?crit en italien au si?cle dernier et la n?cessit? d?int?grer les deux ?critures (en italien et en dialecte) dans un concept diff?rent de langue litt?raire, impliquant l?impossibilit? de r?duire la litt?rature italienne seulement aux ?uvres ?crites proprement en italien: "[? ] per noi ? chiaro che i "grandi" Dialettali dell?Ottocento rappresentano un capitolo della storia letteraria italiana ; che sono da studiarsi sul piano della lingua e non altrove ; che sono da interpretarsi come un fortunato, inesplicabile momento romantico della nostra poesia." (9)C?est ? la lumi?re de cette d?claration que l??uvre de Pascoli acquiert, gr?ce justement ? son aspect de pastiche linguistique, sa v?ritable fonction historique d?anticiper et, par cons?quent, de provoquer la transition ? cette nouvelle conception de la litt?rature italienne (10). Il est, enfin, possible d??crire aujourd?hui en dialecte car, s??tant affranchi de ses caract?res attard?s et r?gressifs, il est de ce fait devenu une langue dont n?importe quel po?te peut se servir librement justement en raison de sa diff?rence par rapport ? l?italien. Il devient donc possible, au po?te qui n?est pas dialectophone, d?utiliser le dialecte comme une esp?ce de langue " virtuelle " gr?ce ? ses qualit?s intrins?ques. Celle-ci lui permet en effet de "traduire" ses sentiments de l?italien au dialecte pour en atteindre une expression plus na?ve, directe, ind?finie et irrationnelle, conform?ment ? l?exemple de Pascoli et aussi ? ce que Leopardi exigeait d?une v?ritable langue po?tique: "[? ] un poeta dialettale pu? innestarsi ora nella tradizione italiana [? ] usando il proprio dialetto come una traduzione ideale dell?italiano [? ]. Per un poeta dialettale che voglia partecipare vitalmente al suo tempo e al tempo del suo dialetto, si tratta dunque di risentire le sillabe del dialetto come le sillabe di una lingua originaria e leggera." (11) ![]() Dans le manifeste de l? "Academiuta" publi? dans le Stroligut en ao?t 1945, Pasolini d?clarait que "la nostra estetica [?
] configurer? a s? la politica" (12). Dans la note en bas de page ? laquelle il renvoyait, il illustrait la position de l?"Academiuta" au sein du d?bat sur l?autonomie administrative du Frioul, qui s??tait ouvert au lendemain de la guerre: Il s?agit d?une d?claration implicite d?adh?sion ? l?"Associazione per l?autonomia friulana", fond?e par l?avocat catholique Tiziano Tessitori le 29 juillet 1945 (14). En 1947, un comit? promoteur, dont fait aussi partie Pasolini, fonde le "Movimento Popolare Friulano" pour donner plus d?impulsion et d?ampleur ? la lutte en faveur de l?autonomie administrative r?gionale du Frioul. Il exposera ses opinions ? ce sujet dans quatre articles: "Che cos?? dunque il Friuli?", "Sulle aspirazioni friulane", "Il Friuli autonomo" et "Il Friuli e il Movimento Popolare Friulano" (15). Comme ces textes traitent des probl?matiques d?ordre politique, il me semble que m?y int?resser conduirait ? m??loigner de trop de la th?matique linguistique de mon travail. Par cons?quent, je pr?f?re simplement en r?sumer la mati?re, en situant ces textes de leur ?poque. Il est avant tout n?cessaire de noter que la fonction du MPF est n?e suite ? la r?organisation territoriale et administrative que le Frioul a subi au lendemain de la fin de la guerre. La centralisation h?rit?e du fascisme, qui faisait du Frioul une simple province d?pendante de Venise, et, par cons?quent, n?offrait pas un terrain propice ? la red?couverte des cultures et des langues locales qui vinrent remplacer le mythe de Rome et du sang latin et mettre un terme ? l?interdiction des dialectes qui en d?coulait. Ce genre d?organisation tentait alors de restituer aux habitants du Frioul la conscience de leur histoire, de leur langue, de leur folklore et m?me de l?extension g?ographique de leur territoire : bref, de leur identit? culturelle. Cette activit? reposait sur une vision de l??tat radicalement diff?rente de celle d?o? les ?tats-nations ?taient issus. C??tait plut?t ? un ?tat r?organis? selon un mod?le d?centralis? que les autonomistes entendaient aboutir. Au niveau national, ils ?taient surtout repr?sent?s par le "Partito d?Azione", auquel avait adh?r? le fr?re de Pasolini, Guido, en 1944 alors qu?il entrait dans la division partisane Osoppo-Friuli (16), et pour lequel Pier Paolo montre un certain int?r?t avant de son inscription en 1947 au Parti communiste (17). Ce mod?le d??tat aurait en effet permis de d?passer les id?ologies nationalistes et chauvines qui avaient impos? les fronti?res parmi les nations et, en dernier recours, avaient provoqu? les deux derni?res guerres mondiales. Ainsi r?form?s, les concepts d?extension territoriale et d?identit? culturelle seraient devenus, selon les intentions des autonomistes, plus flous et moins rigides. Le Frioul, par exemple, aurait pu accentuer sa collaboration et son entente avec les r?gions des pays frontaliers, auxquels, par tradition et histoire, il ?tait plus li? qu?au reste de l?Italie, sans pour autant renier son appartenance au territoire national. L??change entre les peuples aurait ?t? ainsi favoris?. Cet estompement des identit?s nationales aurait aussi consolid? la paix, apr?s trois d?cennies de guerres et de conflits.
On sait que la position de Cattaneo vis-?-vis des langues locales a toujours ?t? ambivalente : oppos? aux th?ses de la langue orale et populaire toscane dans toutes ses versions (la Crusca, Manzoni et Tommaseo) et ? la perp?tuation de la diff?rence linguistique entre les habitants d?un m?me pays, il soutient par contre toujours l?importance de l??tude des dialectes et affirme la noblesse de la tradition litt?raire lombarde (20). En ce qui concerne son opposition aux th?ses sur la popularit? de la langue, nombreux sont les passages o? Cattaneo affiche sa position. Il suffit ici de rappeler la " Prefazione " ? ses ?crits litt?raires, o? Cattaneo ?crit, en faisant implicitement r?f?rence ? Tommaseo et ? Manzoni: "Nel fatto poi della lingua, la dottrina della popolarit? [? ] significa che si debbano racc?gliere presso uno dei p?poli d?Italia le forme che, pi? domestiche a quello, riescono pi? oscure a tutti gli altri. S?intende un?angusta e inutile popolarit? d?origine, non la vasta e benefica popolarit? dei frutti. E in sustanza ci s?ingiunge d?accettar nuovamente a fastidiosa consigliera d?ogni scrivere la Crusca. E anzi il rifiuto medesimo della Crusca viene da bramosi e sottili spigolatori raccolto e tessuto in certe p?gine, le quali ci su?nano affatto forestiere ; e ben piuttosto che di letteratura popolare sono lavori di lingua pi? dotta e pi? morta che non fosse test? la latina.[? ]? Quei? dialetti? privilegiati, a cui si modellano le lingue nazionali,? per? una? parte? loro? rimangono? sempre? dialetti ; sicch? vano ? lo sforzo di farli adottare per intero dalle nazioni. " (21)Il est donc erron?, selon le penseur milanais, d?imposer un dialecte, une langue r?gionale (Cattaneo fait ?videmment allusion au toscan) ? tout le peuple r?sidant ? l?int?rieur des fronti?res du territoire national. Cattaneo veut implicitement dire qu?une langue n?a donc pas besoin d?une auctoritas abstraite qui l?aide ? affirmer son prestige. Ce seront plut?t les ?changes entre les gens et le progr?s civil qui feront de telle sorte qu?un code de communication s?imposera tout seul. Ce progr?s civil est d?autant plus n?cessaire que " i dialetti [? ], essendo segni d?un origine spesse volte nemica, perpetuano talora la discordia e la debolezza fra gli abitatori d?una patria comune". (22)? L??volution des peuples doit alors cr?er une langue nationale qui s?adapte naturellement ? tout le territoire de la nation, et, en ?liminant les autonomies locales, elle doit aussi avoir comme effet de r?duire le plus possible le domaine dialectal. Ceci est, pour Cattaneo, le cours normal des civilisation humaines: "Il tempo dilata il campo delle lingue, e perci? ne diminuisce il numero ; esso ne scolora le differenze, nella stessa? misura? che? dilata? e? congiunge i consorzi civili, e costruisce le trib? in popoli, e i popoli in nazioni." (23)Mais l??tude des dialectes est pourtant n?cessaire et utile et cela pour plusieurs raisons. Il y a tout d?abord une raison (si on peut ainsi la d?finir) irrationnelle et sentimentale : l?histoire italienne est, dans la reconstruction que Cattaneo en fait, une histoire municipale (24). Le sentiment d?appartenance ? une r?alit? locale, qu?il pr?c?de ou qu?il co?ncide avec celui d?apprtenance ? une nation est ineffa?able chez tout italien (25). C?est pour cela que Cattaneo vante dans plusieurs ?crits la noblesse de la tradition litt?raire dialectale lombarde, et en particulier celle de ses plus grands po?tes, tel que Carlo Porta (26). En deuxi?me lieu, il y a une raison de nature scientifique, li?e ? la formulation de la th?orie du substrat que Cattaneo avait donn?e et qui aura par la suite une influence tr?s importante aussi sur la travail de G. I. Ascoli (27). D?apr?s cette th?orie, les langues indo-europ?ennes ne d?riveraient pas d?une origine unique et indistincte dont elles se seraient diff?renci?es tout au long de l?histoire, comme on soutenait encore ? l??poque. Il faut au contraire expliquer la ressemblance des langues indo-europ?ennes au niveau phonique par l??uvre d?uniformisation accomplie sur elles par le latin pendant la domination romaine s?culaire. ? leur origine, elles ?taient donc tout ? fait diff?rentes, et cet " effet de substrat " expliquerait leurs diff?rences phon?tiques actuelles. En d?autres termes, le "substrat" linguistique des peuples domin?s par les Romains aurait influenc? le processus d?apprentissage du latin par ces peuples, donnant lieu ? des diff?rentes formes de langues vulgaires qu?on appelle aujourd?hui les langues romanes (28). Cattaneo donne une formulation tr?s claire de cette th?orie dans l?essai, que j?ai plusieurs fois cit?, "Sul principio istorico delle lingue europee": "Le lingue vive d?Europa non sono le divergenti emanazioni d?une primitiva lingua comune, che tende alla pluralit? ed alla dissoluzione ; ma sono bens? l?innesto d?una lingua comune sopra i selvatici arbusti delle lingue aborigene, e tende all?associazione ed all?unit?. [? ] Non ? che una lingua madre si scomponga in molte figlie ; ma bens? pi? lingue affatto diverse, assimilandosi ad una sola, divengono affini con essa e fra loro ; e per poco che l?opera si continui, o a pi? riprese si rinnovi, divengono suoi dialetti, e infine mettono foce commune con lei." (29)L??tude des dialectes est, donc, n?cessaire afin d?avoir des informations sur les peuples qui habitaient les territoires par la suite conquis par les Romains. Les dialectes sont en effet les traces et tout ce qui reste de ces langues anciennes qu?ils parlaient avant la domination romaine. Il est alors tout ? fait clair que l?opposition de Cattaneo aux dialectes s?explique seulement dans le cadre o? elle s?exprime, cadre qui est celui de la probl?matique risorgimentale de l?unit? de la langue et du peuple. Mais Cattaneo est, cependant, tr?s conscient de la valeur culturelle des dialectes. ? ce propos, il d?clare dans le m?me ?crit, que je viens de citer: "INTANTO I DIALETTI RIMANGONO UNICA MEMORIA DI QUELLA PRISCA EUROPA, CHE NON EBBE ISTORIA, E NON LASCI? MONUMENTI. Giova dunque raccogliere con pietosa cura tutte quelle reliquie; studiare in ogni dialetto la pronuncia e gli accenti [? ]." (30)Ailleurs, il parle encore de l? "inculto idioma delle plebi che non potevano accorrere tutte ad imparare una nuova lingue nele sc?le o nel foro di Roma ; ma la raccoglievano fortuitamente e spezzatamente negli eserciti, nei mercati e lungo le grandi vie che portavano nelle lontane provincie le legioni. In quell?uso tumultuario dovevano mutilarsi e impoveririsi le inflessioni, ridursi a costruzione semplice e diretta la trasposizione latina, torcersi i suoni giusta le pronunce indigene. E cos? nel dialetto s?improntava indelebile la memoria di quel singolo popolo al quale il municipio aveva appartenuto." (31)Pasolini cite en deux occasions le nom de Cattaneo: la premi?re fois (comme on l?a d?j? vu), dans son m?moire de ma?trise, o? il le propose comme un mod?le de style dans le domaine de l?exposition th?orique et scientifique. La deuxi?me fois, il extrait un passage d?un texte de Cattaneo pour le mettre en exergue d?un groupe de po?mes, qui porte le titre de "Passions", publi? dans le Stroligut en ao?t 1945 (32). Il s?agit d?un passage tr?s important qui adh?re parfaitement ? l?id?ologie linguistique dialectale de Pasolini, et qui expose aussi la conviction de Cattaneo ? l??gard de l?importance culturale des dialectes: "[? ] rimosso tuttoci? che vi ? di uniforme, cio? di straniero e fattizio, i fiochi dialetti si ravvivano in lingue assolute e indipendenti, quali furono nelle native condizioni del genere umano." (33) ![]() _________________ NOTE (1)??? P.P.PASOLINI, ? Dalla lingua al friulano ?, Ce Fastu, a. XXIII, n? 5-6, dicembre 1947 (maintenant in idem, Un paese di temporali e di primule, cit., p. 225-227 ; et in idem, Saggi sulla letteratura e sull?arte, vol. I, cit., p. 282-285). ? 2002-2003 - Tutti i diritti riservati |
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